Notes prises par Christiane Heuze lors la conférence donnée par Wang Lan.
Le Qigong contribue au bien-être psychologique (notamment dans les cas de stress dû à la société moderne, burnout), il améliore la stabilité et l’enracinement, permet de mieux se relâcher, d’améliorer sa santé ; la stabilité permet aussi d’éviter les chutes et par là même les fractures ou autres accidents.
Le Taiji Quan et le Qigong sont un bon choix pour les personnes âgées, les mouvements sont lents et progressifs, ils conviennent également aux sportifs, les faibles, les jeunes,… ils permettent d’améliorer et de maintenir la santé.
La distinction yin et yang dans le cercle signifie harmonie et équilibre ; comme tout un chacun dans le monde nous faisons partie du cosmos et il est important de maintenir l’équilibre entre le mouvement et la stabilité. « Marcher en état de repos. » Bien que les gens actuellement aient une meilleure santé que par le passé ils font toujours des erreurs, excès de poids, par exemple, donc même et surtout aujourd’hui il est important de maintenir l’équilibre.
Comment bien pratiquer et enseigner ?
Il n’y a jamais de fin dans cette recherche, on y passe sa vie ; il faut rester modeste et toujours travailler. Il faut comprendre le HQG pour bien le pratiquer, il faut retenir le mouvement exact, on ne peut retenir les mouvements si on ne pratique pas. Il faudrait pratiquer pour soi-même et sans musique pour comprendre l’état de Qigong. Avant on pratiquait sans musique car il était important de rentrer dans un état méditatif et de calme. Néanmoins, au début, c’est bien de pratiquer avec la musique pour faciliter l’apprentissage ainsi que lors de démonstrations. Mais lorsqu’on avance dans la connaissance et la pratique du Qigong il faut de plus en plus chercher le calme et … rester souriant pendant sa pratique.
Il y a un tout où tout se connecte au centre ; il y a le dan tian qui est le point d’équilibre, et il faut en permanence être en recherche de son point d’équilibre. Holistic wheel...
En général, on ne fait pas assez attention à la partie basse du corps on accorde trop d’importance au haut du corps. Même si l’on connait les méridiens et les points d’acupuncture, ignorer son centre et le bas du corps ne nous permet pas d’avoir une pratique valable.
Il faut renforcer ses bases et ses racines, parfois on se contente de faire un petit pas ou un grand, mais sans véritable stabilité. La base est importante car elle renforce notamment la fonction cardiovasculaire et permet au travers de la pratique une bonne santé.
Un triangle sur sa base est la représentation caractéristique du mode de vie chinois, l’importance est mise sur la partie inférieure du corps (hanches et membres inférieurs) et sur la stabilité.
En Occident, on doit bouger pour maintenir son équilibre, il faut en permanence faire des petits pas, des petits mouvements pour se réajuster.
En Orient, les sports tels que le Wushu, et autres arts martiaux permettent aux sportifs d’acquérir une bonne base, en Occident les sportifs s’arrêtent plus tôt dans leur pratique car ils s’épuisent plus que les athlètes orientaux (du fait de leur manque de travail sur l’enracinement).
Si le point d’équilibre est dans le haut (en Occident) il faut toujours rester en alerte ; si on maintient son point d’équilibre dans le bas, on peut s’investir davantage dans la recherche du calme… et rester dans le calme, ce qui est bon pour la santé des organes internes.
Le but de la pratique du QG peut-être : professionnel, faire des exercices de santé, la curiosité, un phénomène de mode…De toute façon, il faut toujours s’évertuer à bien enseigner quelque soit le but de l’élève.
Car il s’agit d’un système de santé et il faut toujours le rappeler aux élèves
Ensuite après la pratique il ne faut pas verser dans de mauvaises habitudes (boire, fumer, manger trop et mal) il faut normalement avoir un mode de vie sain, être amical avec son entourage, s’entrainer, il faut aussi une bonne santé psychologique, avoir les idées claires ; pratiquer le QG avec de bonnes habitudes, c’est comme prendre les médicaments que votre médecin vous prescrits (à bon escient).
Il faut donner une image positive, quand on pratique bien, alors on peut bien enseigner donc il faut beaucoup pratiquer ; il faut aussi être confiant et convainquant ; il faut être détendu avant d’enseigner et enseigner avec le cœur et courtoisie.
敬 Jing : a deux sens : le respect pour les autres et calme, et le respect mutuel
心 Xin le cœur; en terme de santé on a bon cœur, et en Chine c’est aussi le mental (mind) le cœur est le moteur de la relaxation et de la respiration. Le cœur est la racine des émotions et permet de se détendre ; la quiétude est une qualité importante : mental et cœur tranquilles vont permettre une bonne respiration (respiration naturelle par la paix du cœur et de l’esprit).
L’esprit est très facilement perturbé, il faut donc s’attacher à le calmer pour rester en bonne santé.
Avoir le cœur tranquille est plus important que de faire des mouvements corrects.
站 桩 Importance de Zhan Zhuang : faire l’arbre, rester debout
Chaque mouvement est en soi complet ; tous assemblés ils forment un poème.
Il faut maintenir un mouvement jusqu’à ce qu’on sente l’état de Zhan Zhuang et ensuite on peut passer au mouvement suivant ; Zhan Zhuang est la clé d’un bon travail.
工力 Gongli : explorer avec force, habilité, ardeur le QG, ce qui nous permettra au travers de nos efforts d’atteindre un bon niveau de Qigong. Pratiquer le Qigong en stabilité et maintenir la posture permet ainsi d’atteindre la bonne respiration et Zhan Zhuang.
Par exemple, pratiquer les BDJ mouvement par mouvement en Zhan Zhuang pour bien les comprendre.
On peut pratiquer soit en ayant son poids réparti dans les deux pieds, soit dans une jambe…
Travailler ainsi, on améliore la qualité de notre pratique.
Comment initier le mouvement ?
D’abord penser au mouvement, s’imaginer le pratiquer dans un environnement plaisant, garder son mental éloigné des soucis domestiques ou autres ; ensuite exécuter le mouvement.
Corps constitué en trois parties :
1.les bras
2.des hanches jusqu’aux pieds
3. la tête et le tronc jusqu’aux hanches
Les neuf points
Hou Ding 19DM sommet du crâne
Jian Jing 21 VB
Chize 5P
Lao Gong 8MC
Huan Tiao 30VB
Wei Zhong 40V
Dadun 1F
Yong Quan 1R
Dan Tian
Se tenir droit, le point de la tête (Hou Ding) est le point important de la pratique
Relier Jian Jing côté droit du corps et Huan Tiao côté gauche du corps ou inversement (donc en diagonale) ; les points s’attirent ou se repoussent comme des aimants, il faut penser à ces points avant de tourner. Il faut penser à Mingmen et Chize pour tourner les bras ou les rejeter...
Tout est basé sur la MTC.
Chaque fois relier les points entre eux pour ouvrir ou fermer les mouvements.
Il y a 6 façons de relier les points.
Pour pratiquer il faut un mental calme mais présent.
Ces théories sont anciennes dans la culture chinoise mais elles sont nouvelles dans le cadre des recherches du Health Qigong.
La différence essentielle entre le Qigong et le Taiji Quan, c’est que l’un est axé sur la santé et l’autre sur l’art martial.
Mais dans les deux cas il faut toujours privilégier la stabilité et le calme.
En matière d’enseignement, il faut enseigner vite mais plus longtemps, c’est-à-dire enseigner tous les mouvements pour que l’élève puisse pratiquer seul ou accompagné par la suite, le mouvement n’étant que la première étape.
La deuxième étape consiste à apprendre les mouvements par cœur ensuite pratiquer longtemps (toute sa vie)
La troisième étape consiste à encourager les élèves, les conseiller dans leur pratique de certains mouvements, en particulier ceux qui sont bons pour eux.